L’ostéopathie à la rescousse des travailleurs

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L’ostéopathie à la rescousse des travailleurs

Au décours du congrès de l’AFO sur les TMS,  Sophie Diaz a écrit l’article suivant pour ces magazines : Le Courrier Cauchois, Centre-Presse, La Marseillaise, La Tribune Républicaine, Le Messager, Nord Littoral et Union.

Si l’on connaît tous l’adage « le travail, c’est la santé », force est de constater que nous sommes pourtant nombreux à en souffrir. Heureusement, l’ostéopathie est là pour nous soulager !

Qu’on se le dise : les métiers manuels n’ont plus le monopole de la douleur chez les travailleurs. S’il ne s’agit pas de dénigrer leur pénibilité, difficile de ne pas nier l’insatisfaction globale des salariés quant à leurs conditions de travail. De l’employé de bureau cloué sur sa chaise au magasinier, en passant par le VRP qui passe ses journées sur les routes, aucune profession n’est épargnée. Bien décidés à endiguer ce phénomène préoccupant, les ostéopathes militent pour la mise en place de soins prodigués sur le lieu de travail.

Le mal du siècle

Si la dangerosité des métiers manuels sur la santé est connue de longue date, celle des professions sédentaires apparaît comme une nouveauté. La tertiarisation de la société tout au long du xxe siècle s’est accompagnée d’une hausse des emplois de bureau, de prime abord moins pénibles et moins périlleux.

Pourtant, ces derniers ne sont pas sans effet sur notre santé : les stations assises ou debout, l’accomplissement de tâches répétitives à un rythme soutenu, le port de charges lourdes (notamment dans l’industrie ou le bâtiment), les mauvaises postures, le stress et la fatigue sont autant de facteurs susceptibles de déclencher des pathologies diverses. Douleurs cervicales, lombaires, des genoux ou des hanches, raideur des épaules, tendinites métaboliques, lumbagos, sciatiques, syndrome du canal carpien… Autant de menaces qui pèsent sur nos corps malmenés malgré nous ! Ces dernières, désignées sous le terme de troubles musculo-squelettiques (ou TMS), peuvent avoir, si elles ne sont pas traitées à temps, des répercussions durables non seulement sur les conditions de travail des salariés, mais aussi sur leur qualité de vie.

D’après la dernière étude MOST*, plus de 70 % des consultations en cabinet sont liées à ces pathologies musculo-squelettiques, lesquelles constituent – en outre – la première maladie professionnelle de France. Les conséquences sont multiples : multiplication des arrêts maladie, perte colossale pour la sécurité sociale – 980 millions d’euros pour l’année 2016 –, perte financière pour l’employeur et le travailleur, baisse de productivité, démotivation, quand il ne s’agit pas simplement de dépression…

L’ostéopathie en entreprise

En novembre dernier, le congrès annuel des ostéopathes de l’AFO a tourné autour des TMS qui, selon les professionnels, atteignent une ampleur inégalée. Or, les consultations classiques en cabinet ne sauraient suffire à aider les travailleurs. Si elles demeurent efficaces pour soigner ces troubles, elles ne peuvent y remédier efficacement lorsqu’il s’agit d’affections à caractère professionnel, qualifiées ici de TMS-CP. Dans la mesure où le travail occupe la majeure partie de nos journées et nous pousse à répéter les mêmes gestes – et, de fait, les mêmes erreurs –, il est indispensable de bénéficier d’un accompagnement au quotidien.

D’après Michel SALA, président de l’AFO, seule l’ostéopathie en entreprise peut parvenir à limiter les impacts nocifs – tant pour le travail et l’entreprise que, d’un point de vue plus vaste, la société – de ces pathologies spécifiques. En se plaçant au plus près des salariés, le praticien peut traiter le mal à la racine et travailler, en collaboration avec l’employeur, à une amélioration des conditions de travail. Il peut ainsi rectifier l’aménagement des lieux et l’ergonomie des postes avec du mobilier adapté. Outre ces critères purement pratiques, il doit prendre en compte l’environnement dans lequel évoluent les employés. S’y sentent-ils à l’aise ou stressés ? Disposent-ils d’une cantine d’entreprise ? Si oui, sert-elle une nourriture variée et de qualité ? Si ce n’est pas le cas, doivent ils  faire de la route pour s’acheter de quoi déjeuner ? Si, de prime abord, ces quelques questions semblent bien éloignées des préoccupations d’un ostéopathe, elles sont pourtant primordiales dans la prise en charge des TMS-CP. Pour que le traitement porte ses fruits, il est indispensable qu’il soit appliqué dans un cadre propice tant au confort du corps qu’à la paix de l’esprit.

*L’étude MOST enquête sur les principaux motifs de consultation en ostéopathie.

Sophie Diaz

09/01/2017 ©iStock / City Presse