Réaction de l’AFO en réponse à l’étude LC-Ostéo de l’AP-HP

L’AFO remercie le travail réalisé par le professeur RANNOU et son équipe qui ont œuvré pendant 10 ans pour étudier l’effet des manipulations ostéopathiques en comparaison de manipulation placébo dans la prise en charge des lombalgies chroniques.

Il apparaît désormais clair que la prise en charge d’une souffrance aussi complexe que la lombalgie subaiguë ou chronique se doit d’être pluri-professionnelle et que les manipulations ostéopathiques ne sont peut-être pas les actes à réaliser en première intention et de manière isolée.

Néanmoins, il apparaît judicieux, au vu de la notoriété de la profession (deuxième profession du champ de la santé consultée derrière les médecins généralistes) et de l’adhésion des patients à cette thérapeutique (30 millions de consultations par an), de se poser les bonnes questions ou de les poser différemment.
Cette étude n’invalide en aucun cas une profession, elle invalide au pire un acte dans un contexte bien particulier.
En comparaison, il serait très risqué d’invalider la médecine sous prétexte que les antidouleurs ne sont pas efficaces face à telle ou telle pathologie…

Les manipulations vertébrales ont traversé les siècles bien que difficilement évaluables scientifiquement.
Comme tout traitement, elles trouvent leurs vertus dans certaines situations et seront moins efficaces dans d’autres.
Le propre d’un ostéopathe digne de ce nom est d’être capable de mesurer son efficacité, d’adapter son traitement en fonction des réponses à ses soins et de proposer une stratégie thérapeutique efficace au regard de la littérature scientifique, de son expérience et de l’acceptation du patient.

En conséquence, une thérapie ne peut pas être validée ou invalidée par l’étude statistique de l’effet de ses actes car la prise en charge d’un système aussi complexe que l’être humain ne repose jamais sur un acte.
En outre, l’acte n’est pas la finalité d’une prise en charge, il s’agit d’un moyen utilisé pour tenter de soulager un être humain, et l’expertise de l’effet de ce dernier doit conduire à adapter la prise en charge.

Les ostéopathes de l’AFO remercient les scientifiques qui cherchent à valider l’effet de leurs actes mais ils seraient très heureux que l’on puisse plutôt valider le raisonnement qui pousse à l’acte et l’expertise qui suit l’acte en fonction de variables mesurables claires et précises.

L’AFO remercie également les patients qui par leurs commentaires aux derniers articles publiés dans la presse ont démontré leur attachement à la pratique ostéopathique et remercie enfin tous les kinésithérapeutes, médecins et autres professionnels de santé avec lesquels les ostéopathes entretiennent sur le terrain une étroite collaboration centrée sur le patient.