Grossesse : que peut apporter l’ostéopathie aux femmes enceintes ?

Grossesse TMS AFO

Grossesse : que peut apporter l’ostéopathie aux femmes enceintes ?

Article de presse 

27 mars 2017 | Auteur:

Le mal de dos serait le mal du siècle…

On entend souvent parler du mal de dos lié à des conditions de travail inadaptées : sédentarité, position debout prolongée, postes inadaptés…

Mais ce n’est qu’une des manifestations des TMS, les troubles musculo-squelettiques.

Celles-ci résultent également de contraintes psycho-sociales (relations hiérarchiques, les relations avec les collègues, la cadence…) ou le travail sous contrainte (rythme, horaires, éclairage, température, bruit …). Les TMS ont aussi des causes biomécaniques (répétition ou inadéquation des gestes, manutention,…).

Saviez-vous que les TMS coûtent chaque année près de 1 milliard d’euros aux entreprises ? On est loin du petit bobo anecdotique ! Pourtant leur prise en considération est relativement récente.

Malgré la prise en compte de la pénibilité du travail, malgré l’attention portée au nombre d’heures travaillées, au rythme effréné, malgré une amélioration globale des conditions de travail, les TMS font de la résistance !

Michel Sala est l’ancien président de l’Association Française d’Ostéopathie (AFO).

A l’occasion du Congrès des Ostéopathes qui a eu lieu à Paris en novembre dernier, il nous apporte un éclairage particulier sur les TMS et les incidences particulières qu’ils ont sur les femmes, notamment pendant la grossesse.

Comment peut-on définir les TMS ?

La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle. Elle est subjective. Mais la description des TMS répond à une atteinte tissulaire.

Les TMS correspondent à des douleurs aiguës sur une période supérieure à 3 mois.

Si les TMS sont chroniques, il faut associer plusieurs techniques pour arriver à réduire les troubles.

Il faut distinguer les TMS traités en cabinet des TMS professionnels qui sont dus aux conditions de travail dans l’entreprise. Il faudra donc les éradiquer à la source en effectuant un audit en entreprise pour voir réellement le poste de travail et travailler sur l’ergonomie du poste et les conditions psycho-sociales.

Les femmes sont-elles plus sensibles aux TMS ?

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) peuvent avoir une résonance particulière chez les femmes. Mais il n’est pas sûr qu’on en tienne compte dans le monde du travail !

Les femmes suivent un rythme de 4 septénaires :

  • Les règles
  • la naissance du follicule
  • l’éclosion du follicule
  • la maturité du follicule (préparation à la grossesse).

On ne tient pas compte de ces 4 temps dans le travail alors que cela peut entraîner des fragilités physiques.

Par exemple, on peut citer le cas des infirmières qui doivent supporter des charges énormes pour mobiliser les patients ; et puis il y a les horaires décalés, de jour ou de nuit.

Les femmes enceintes sont-elles plus sujettes aux TMS ?

Pour les femmes enceintes, il faudrait encore plus de précautions. Dès le 5ème mois de grossesse, le foetus entend tout ce qui se passe et est sensible aussi bien aux contraintes qu’aux sentiments d’affections ou de violences.

Il ressent les positions dans le ventre : allongée, verticale, tête en bas.

A partir de trois mois de grossesse, on devrait cocooner les femmes enceintes en délestant leur poste de travail.

Tout dépend du travail bien sûr… Mais lorsque la maman subit des travaux bruyants et contraignants, le bébé en garde les marques par la suite.

A minima, il faut adapter les postes et la charge de travail lors d’une grossesse.

Mais la grossesse ne fragilise pas plus les femmes. Car elles bénéficient d’une imprégnation hormonale très forte, ce qui leur confère une plus grande laxité des tissus et des articulations. Même si elles peuvent subir une rétention d’eau au déroulé de la grossesse.

Les courbes augmentent aussi : lombaire, dorsale, cervicale. Cette évolution leur permet de supporter plus de choses. Les positions délicates deviennent plus confortables.

Pour autant, il faut qu’elles respectent leur rythme et qu’elles ne le dépassent pas.

Quels sont vos conseils pour bien vivre cette période ?

Les femmes enceintes doivent dormir sur le côté gauche pour empêcher les contractions utérines. La circulation est améliorée donc le placenta est mieux alimenté et le bébé aussi. A respecter et appliquer au moins la nuit.

Mais dans l’idéal, elles devraient pouvoir s’allonger fréquemment dans la journée. Se reposer sur le côté gauche est bénéfique pour la femme enceinte et pour le bébé.

On se demande d’ailleurs pourquoi les comités d’entreprises ne se mobilisent pas pour que les femmes enceintes bénéficient d’une salle de repos….

Si l’utérus pèse trop sur le bassin, la future maman peut mettre ses mains en berceau sous le ventre pour remonter légèrement l’utérus.

La surcharge en eau sur la fin de grossesse peut provoquer une bosse de bison : un épaississement des tissus. La progestérone retient l’eau. Cet œdème  peut générer des troubles neuro-végétatifs à type de fourmillements ou se traduire par le syndrome du canal carpien.

La diététique est aussi hyper importante. Il faut boire beaucoup d’eau, éviter le sel surtout en fin de grossesse pour que les tissus restent souples et l’accouchement soit facilité.

Même si tout rentre dans l’ordre après la grossesse, on peut consulter un ostéopathe dans les suites de couches pour la maman et l’entrée dans la vie du nourrisson.

Sinon évidemment, il vaut mieux pratiquer l’accouchement dans la position dite à l’anglaise (London Méthod). On peut également pratiquer les positions recommandées par le Dr Bernadette de Gasquet.

Dans quels autres cas peut-on consulter un ostéopathe pendant sa grossesse ?

Il y a aussi des maux anciens qui peuvent réapparaître. La consultation en ostéopathie peut aider tout au long des neuf mois, et notamment en fin de grossesse.

Toutes les douleurs lombaires, en bas du rachis et celles situées autour du sacrum, peuvent être traitées en ostéopathie. Il y a un lien entre l’innervation de cette zone (sacrum) et celle de l’utérus.

Même s’il n’y a pas de mise en danger du bébé, la femme enceinte ne doit pas supporter ces douleurs. Il faut réclamer ces séances car on peut facilement abolir ces contraintes.

Après l’accouchement, que peut apporter l’ostéopathie à la jeune maman ?

Après l’accouchement, il faut vérifier le bassin de la femme. Des douleurs peuvent persister dans le bas du dos.

Une consultation en ostéopathie peut également permettre de vérifier différemment le périnée et éviter les troubles urinaires.

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